Pour la première fois, le 20 mars 2019, les personnes vivant avec le VIH (PvVIH) à Oiapoque (Brésil) ont pu accéder à un suivi médical sur leur lieu de résidence grâce à l’ouverture d’un dispositif dit de Première Ligne. Ce suivi étant jusque-là impossible à Oiapoque, les habitant.e.s devaient se rendre jusqu’à Macapá, la ville la plus proche, un trajet coûteux en temps et en ressources. Avant l’ouverture de cette première ligne en mars 2019, des migrations pendulaires pour soins avaient lieu vers Saint-Georges (Guyane Française), entraînant des frais de déplacements, une potentielle illégalité sur le territoire français et des difficultés administratives.
En 3 ans, 74 patient.e.s vivant avec le VIH ont intégré la prise en soin à Oiapoque dont :
- 32 patient.e.s auparavant suivi.e.s en Guyane.
- 40 patient.e.s suivi.e.s exclusivement à Oiapoque.

Les améliorations sont multiples :
- Pour les patient.e.s : un accès simplifié à un suivi médical simple et à des examens biologiques, une délivrance des traitements antirétroviraux pour une plus longue durée, une diminution des frais nécessaires à leur prise en charge (transports…), une meilleure compréhension de leurs besoins et situations
- Pour la coopération et les deux rives (Guyane-Brésil) : un travail en réseau complémentaire et efficient, un accompagnement des patient.e.s et une prise en charge franco-brésilienne pour les cas complexes, un renforcement du dépistage sur des deux côtés du fleuve.
Le développement de ce parcours de prise en charge transfrontalière a été initié par les trois acteurs du projet Oyapock Coopération Santé : le Centre Hospitalier de Cayenne via les Centres Délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS), l’association brésilienne DPAC Fronteira et l’association guyanaise IDsanté, en partenariat avec l’association DAAC Guyane. Ce parcours a reçu un soutien institutionnel important des deux côtés de la frontière permettant de maintenir le suivi et l’accès aux soins malgré la fermeture administrative de la frontière pendant près de deux ans, en raison de la pandémie de covid-19.