Le 15 septembre 2025 à Oiapoque (Brésil), IDsanté a eu l’honneur, d'être présente aux côtés de notre partenaire DPAC Fronteira, pur l'inauguration de la Maison des Femmes de la Frontière. Ce dispositif inédit, situé au cœur du bassin de l’Oyapock, constitue une étape majeure du projet Oyapock Coopération Santé – Empowerment (2025-2027).
Un besoin urgent sur le territoire
À la frontière franco-brésilienne, les inégalités d’accès aux droits et à la santé sexuelle et reproductive sont particulièrement marquées. Les habitant.es,
notamment les femmes et les jeunes, sont confrontés à une précarité accrue, aggravée par l’isolement géographique et le manque de services publics adaptés.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un féminicide est commis toutes les 7 heures au Brésil (FBSP, 2022) et
la Guyane fait partie des départements français présentant les plus hauts taux de violences conjugales.
Face à cette urgence, un diagnostic transfrontalier mené entre 2020 et 2022 par le CHU de Guyane, DPAC Fronteira et IDsanté, et soutenu par l'Union Européenne, avait souligné les difficultés des professionnel.les pour accompagner les femmes victimes de violences conjugales : l’absence de lieux sécurisés de mise à l'abri dans la région de l’Oyapock constituait un frein majeur à la sortie du cycle de la violence.
À la suite de ce diagnostic, l’ensemble des partenaires locaux : institutions, associations, services de santé et acteurs de terrain, a été mobilisé dans des groupes de travail transfrontaliers entre 2024 et 2025. Ces échanges ont permis de partager les constats, de mutualiser les compétences et de co-construire une réponse adaptée aux besoins identifiés. C’est dans cette dynamique collective qu’a émergé la volonté de créer une Maison des femmes de la frontière, premier dispositif d’hébergement et d’accompagnement psychosocial dédié aux femmes victimes de violences du bassin de l’Oyapock, porté par DPAC Fronteira avec le soutien d'IDsanté.



La Maison des Femmes de la Frontière
La création de cette structure répond à un besoin clé : offrir un espace sûr d'hébergement d'urgence aux femmes victimes de violences conjugales et à leurs enfants.
-
La Maison des Femmes peut accueillir jusqu’à 10 familles simultanément.
-
L’hébergement d’urgence est garanti pour une durée minimale de 48 heures, sur orientation des services de police, de santé ou d’action sociale.
-
Un accompagnement pluridisciplinaire est assuré par une équipe composée de psychologues, assistantes sociales et médiatrices de santé, afin de proposer une prise en charge globale.
-
La localisation de la structure reste confidentielle, et un protocole spécifique a été élaboré avec la police fédérale brésilienne pour garantir la sécurité des bénéficiaires.
Dans un premier temps, les femmes seront accueillies dans des locaux provisoires. Grâce au soutien de la municipalité d’Oiapoque et du gouvernement fédéral, un bâtiment pérenne, propriété de DPAC Fronteira, sera construit d’ici 2026 pour pérenniser cette solution.
Un jalon du projet OCS - Empowerment
La Maison des Femmes de la Frontière s’inscrit dans une démarche plus large : le projet Oyapock Coopération Santé – Empowerment. Porté par IDsanté et DPAC Fronteira, ce programme de trois ans, doté d’un budget de 1,79 million d’euros, repose sur quatre grands axes :
-
Mobiliser la jeunesse autour de l’égalité et de la prévention.
-
Protéger et accompagner les victimes de violences, grâce à la Maison des Femmes.
-
Structurer un réseau transfrontalier sur les droits et la santé sexuelle et reproductive.
-
Renforcer les compétences locales par la formation et la mise en réseau des acteurs.
Entre 2025 et 2027, ce projet bénéficie du soutien de partenaires essentiels : l’Ambassade de France au Brésil, l’Agence Française de Développement, le Gouvernement fédéral du Brésil, la Préfecture de Guyane, l’Agence Régionale de Santé de Guyane, la Municipalité d’Oiapoque, le Fonds L’Oréal pour les femmes et la fondation RAJA-Danièle Marcovici.



Une avancée majeure pour l’Oyapock
Pour DPAC Fronteira et IDsanté, cette inauguration est bien plus qu’une étape : c’est la concrétisation d’années de travail en faveur de la coopération transfrontalière. La Maison des Femmes de la Frontière incarne notre engagement en faveur de l’égalité et de la protection des plus vulnérables. Elle marque le début d’une nouvelle dynamique pour les habitant.es du bassin de l’Oyapock, où chaque femme doit pouvoir vivre en sécurité et faire valoir ses droits.
Retrouvez ci-dessous plus d'informations sur la Maison des femmes de la frontière

